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ROCAMBOLESQUE ! JOURNÉE À OUBLIER TRÈS VITE !

Mardi 16 octobre : 73ème étape : Ce matin, pour le plaisir, avec Bruno retour vers les phoques, ils sont déjà là étalés sur la plage, un lever de soleil sur la mer. Et hop ! C'est parti. Je longe le chenal de l'Authie. Ça commence bien Mais c'est mal balisé. Je ne suis pas sûr du bon chemin, très vite c'est encombré de troncs d'arbre, à droite la descente rapide dans l'Authie, je ne voudrais pas faire un plongeon. Puis les premiers coups de chasse arrivent, les chasseurs occupent toute cette zone de marais. Tant bien que mal je traverse cette zone de turbulence et j'arrive sur cette immense étendue de sable. Très loin à droite la mer, devant moi l'Authie, à gauche les marais interminables. Les coups de feux éclatent de tout les côtés. J'ai l'info qu'il y a déjà eu pas mal d'accident cette saison, je ne suis pas tranquille, je suis les traces de pas mais dans cette baie immense, hostile, inconnue pour moi, je suis un peu perdu, la peur me prend, me serre la poitrine. Ou aller ? Que faire ? J'aperçois dans le marais dénudé un homme au loin qui pioche. Je vais vers lui mais les distances ne sont pas calculables à l'oeil nu. Je vais mettre plus d'un quart d'heure pour le rejoindre.

-- Bonjour Mr, je suis un peu perdu dans cette immensité, je cherche le parking à ce niveau. (Je lui montre la carte)

-- C'est par là ! (Il continu de piocher)

-- Mais là où ? C'est les marais. Le sentier du littoral c'est où ?

-- Ché pas mais c'est par là me dira t-il sans lever la tête. Il pioche et pioche encore.

-- Mais je ne vois pas de sentier, il faut que je passe où ? (Ça commence à me chauffer les oreilles)

-- Vous n'avez qu'à suivre mes traces de vélo. (Il ne lâche pas sa pioche)

Je suis en colère, perdu, peur, une seule personne pour me renseigner et il faut que je tombe sur un abrutis. Je m'élance derrière les traces du vélo. Agacé, je ne lui ai même pas demandé ce qu'il cueille. Dans les marais, je suis angoissé, parfois je m'enfonce, je n'en vois pas le bout. J'aperçois des chasseurs, ils tirent les oiseaux en l'air, ça me rassure qu'à moitié. Je pousse un ouf de soulagement qu'en j'aperçois une barrière et une petite route. Je croise deux dames très sympathiques qui m'indiquent que je suis bien sûr le bon chemin. On parlera de mon aventure. Plus loin je retrouve Bruno qui est venu à ma rencontre, au téléphone il y a 30 mn il avait senti ma détresse. Je fais ma pause au camping car. Ensuite le GR qui soit dit en passant est horriblement balisé, continue sur une petite route, c'est la première fois que je suis content de marcher sur une route. Puis un chemin le GR rentre dans les terres, longe des prés, des cultures, des vaches, j'ai l'impression d'être à Montagnat. J'arrive à la croisée d'un chemin, le GR indique le chemin d'en face, sauf qu'il y en a 2 parallèle. Pas de balise, j'emprunte le premier, tout faux. Je prend le deuxième et j'arrive à une hutte de chasseurs. Une voiture, un homme, je le salut.

-- Où allez vous ? Me dit-il

-- A Fort Mahon par le GR 120.

-- Vous ne pouvez pas, c'est interdit.

-- Interdit ! Pourquoi ?

-- sais pas ! Mais vous ne pouvez pas passer là !

-- C'est interdit par qui ? Mairie ? Gendarmerie ? Chasseurs ?

-- Sais pas !

-- Vous ne savez pas !!!!

-- Ici c'est tout des chasses privées, pour aller à Fort Mahon c'est par la route.

On discutera un moment, il prendra le temps de me faire visiter la hutte, local ou les chasseurs font la fête à compter le nombre de cadavres sur la table. Puis le saint des saint, l'endroit où ils tirent les canards par un hublot style blockhaus. Il m'emmène en voiture à la route. Une nationale puis départementale, ça circule. A 12h20, je rentre dans la Somme, 16ème département. Au revoir le Pas de Calais. Fatigué de cette tension, pas de lieu pour manger sur le bord de la route, Bruno me rejoint à l'entrée de Fort Mahon.

Demain sera une autre journée et quelque chose me dit qu'elle sera belle, mais chut !! Surprise.


Ce matin, lever de soleil, la journée s'annonce bien.


Ici ça se complique un peu. Enjamber ces troncs d'arbre en essayant de ne pas faire un plongeon.


Cette étendue qui m'impressionne, pour le moment je suis les pas devant moi.


A l'entrée de Berck des blockhaus tagués, certains sont très beaux.


Sur la plage une méduse échouée.

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