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J-14 : SENTIMENT A QUATRE MOIS DU DEPART

Nous somme début avril. La question que je me posais il y a plus d’un an, l’aventure me fait-elle peur ? A quatre mois, je ne me projette toujours pas. 7600 kms, un an de marche, six mois à longer l’Atlantique, l’hiver, les tempêtes, la vie du camping car à deux. La famille, les petits enfants si loin, si longtemps, Non ! Rien de rien. Est-ce normal ou dangereux ? Mieux, parfois il m’arrive comme des pulsions de départ ! Un coup de chaud, sur le désir irrésistible de partir. La hâte d’en découdre me pousse virtuellement hors de la maison, l’envie d’y être maintenant. Il y a quelques jours, j’ai repéré une rando pour le club de marche de la commune, j’étais seul sur le parcours. Je me suis vu marcher sur la France, j’y étais dans ma tête. J’avais l’impression d’avoir des bottes de 7 lieux qui enjambaient les régions. Chaque fois que je vois un chemin au loin, je me vois tout petit marchant, allant vers l’infini. Aucun chemin tombant sous le joug de mon regard n’échappe à cette image. Mes pieds trépignent d’impatience, ma tête, elle, elle y est déjà ! Les falaises, le bleu de l’Océan, les sommets enneigés, j’y suis. Le soleil, la cape de pluie, le vent me repoussant, j’y suis. Les amis qui m’accompagnent, la rencontre d’un villageois, une soirée chez l’habitant, j’y suis. Les soucis de parcours, les colères, les peurs, les larmes, je les vois. Le doute ? Ouiiii ! Parfois quand même ! Notamment quand je vois la fascination, voire l’admiration des gens qui apprennent mon aventure. Cela m’interpelles et pas forcément dans le positif. C’est donc si impressionnant que ça ? Si c’est impossible pour beaucoup, pourquoi cela ne l’est pas pour moi ? C’est peut-être de la qu’elle va venir cette peur. Y aurait-il de l’inconscience chez moi, serai-je aveuglé par ce désir pas vraiment contrôlé. J’ai l’impression de tout maitriser, mais maitriser quoi ? Du matériel ? Parfois du vent ? Je ne me projette pas parce que je n’ai pas encore pris la mesure de ce qui m’attend. Alors quoi ? On y va, et on verra bien. A demain !

Chaque fois que je vois un chemin au loin, je me vois tout petit marchant, allant vers l’infini.

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