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45 SECONDES DE FRAYEUR... C'EST LONG !

Photo du rédacteur: PhilippePinPhilippePin

Dernière mise à jour : 19 janv. 2019

Samedi 3 novembre : 91ème étape : C'est encore une belle journée qui s'annonce, cependant il fait très froid. Sur le bord du chemin la gelée blanche recouvre ça et là la verdure. Mais ce n'est pas non plus le gel qui arrête le pèlerin. La question qui se pose pour moi, c'est encore une fois les chasseurs. j'ai des étangs à longer sur mon chemin et cela m'inquiète d'entendre des coups de feux de tous les côtés. Je ne veux pas revivre la baie de Somme, je décide de garder la départementale 20mn pour prendre une petite route communale qui va me ramener sur le GR vers Gonneville en Auge. Les bords sont suffisamment large et entretenus pour ne pas craindre les voitures. Ouf ! Me dis-je à cet instant, je me suis évité une frayeur. Je ne pensais pas que j'allais vivre dans quelques minutes l'une de mes plus grosse peur de l'aventure. J'arrive tranquillement à l'entrée de Gonneville quand subitement je me trouve nez à nez avec un chien loup. Le poil hérissé, les crocs en avant, le grognement puissant, je comprend très vite que je suis en danger. Je ne bouge plus, il me tourne autour je le suis du regard en tournant sur moi même. J'ai le réflex de lui cacher mon bâton comme je l'avais fait dans les Alpes avec un patou qui m'attaquait. Je tiens mon bâton dans le dos pour qu'il ne se sente pas agressé. Je lui parle "Calme ! Calme ! Calme !" Il ne relâche pas ses grognements, crocs et poils hérissés. Plus je le regarde plus je m'aperçois que ce n'est pas un chien loup mais il a vraiment l'apparence d'un loup. Pas de collier, efflanqué, pelage gris noir, le museau allongé exact des loups. Ce regard je l'ai vu dans les nombreux films que j'ai vu sur les loups. Ici, bien sur ce ne peut pas être un loup, mais bon sang ça lui ressemble. Je suis terrorisé, sent-il ma peur ? Je répond à ses grognements féroces "Calme ! Calme! Calme!" Je tourne sur moi même pour être toujours face à lui. J'ai l'impression qu'il veut m'intimider, il n'est jamais en position d'attaque, c'est à dire le train arrière fléchit prêt à bondir. Je répond toujours à ses grognements "Calme ! Calme! Calme !" Ce jeu va bien durer 45 secondes, je vous le dis, c'est très long. C'est un animal sauvage j'en suis persuadé mais qu'est-ce qu'il fait là ? Personne n'est au courant ? D'où sort-il ? A un moment il relâche son attention et va renifler sur le bas coté de la route. Je reprend mon chemin en me retournant sans cesse, il ne me suit pas. Je viens d'avoir une peur dont je vais me souvenir longtemps. Ensuite il me faut rentrer dans le bois, toutes les 15 secondes je me retourne au cas où il me suive à la trace. Je ne le reverrai pas. A midi sur ma tablette je récupère le portable du maire, je laisse le message sur répondeur de ma mésaventure dans sa commune. Il fait beau et pourtant je peux dire quel temps de chien ! Je mange avec Jean-Luc à Sallenelles. L'apres-midi Je longe la baie de Sallenelles dans l'estuaire de l'Orne, une longue ligne droite qui m'amène à l'étape du jour Benouville.

Demain on rencontre Laurent et Aurélie, tout deux avaient fait le tour de la France à pieds il y a quelques années. J'avais rencontré Laurent lors de ses conférences et Aurélie au salon de la randonnée à Lyon. Ils habitent à St Aubin sur mer. Donc demain blog léger, juste la carte du dimanche pour situer l'avancement du parcours.


Un lever de nuages, on peut le voir comme ça. Prémice d'une belle journée.


Un vol d'oiseaux au dessus du ciel rouge écarlate.


La baie de Sallenelles dans l'estuaire de l'Orne.


Ma longue ligne droite le long de l'Orne.

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